Mercredi 26 mai 2010.
Tout en sirotant une légère mais néanmoins excellente Téquila Sunrise (avec la petite ombrelle qui fait toujours toute la différence), je contemplais la vu divine qui s'offrait à mes yeux ; une mer bleue verte turquoise, une plage de sable blanc, des cocotiers à perte de vue, un ciel vierge de tout nuages et un soleil à son zénith...Parfaitement installée dans mon hamac, je profitais enfin de ces vacances tant et tant attendues. Au loin, j'apercevais Juan (prononcé Rrouane), mon fiancé ; il était torse nu et je distinguais des petites gouttes de sueur perlées le long de ses parfaites tablettes de chocolat (de celles qui ne fondent pas au soleil). Il se dirige vers moi et me fixe de ses yeux de braise. Le sourire en coin et le regard mutin je lui fais signe de se hâter. Arrivé à ma hauteur, mon bellâtre se penche sur moi et s’apprête à me donner le plus suave des baisers quand soudain…mon putain de réveil se mit à sonner.
BIP BIP BIP BIP BIP BIP
Je me réveille en sursaut. Purée, la journée commence bien. Je jette tout de même un coup d’oeil furtif dans le lit au cas où Juan se serait miraculeusement matérialisé. Il aurait quand même pu attendre la fin de mon rêve avant de sonner ce foutu réveil.
« Bon, aujourd’hui t’as 23 piges ma vieille », me dis-je (oui cela m’arrive de parler toute seule). Tout en buvant mon bol de café d’anniversaire j’allume mon portable, impatiente de voir qui a pensé à moi de si bonne heure. Ma mère sort de sa chambre en chantonnant la fameuse chanson de circonstance puis : « Joyeux anniversaire la minou ! Je te souhaite le meilleur pour ta 23ème année ma fifille chérie.» Elle m’embrasse et me félicite. Ah parce que oui, en vietnamien, « joyeux anniversaire » signifie littéralement « félicitation du jour de naissance ». J’ai jamais vraiment pu comprendre. Félicitations pourquoi ? Félicitations de vieillir ? Félicitations de te rapprocher de plus en plus de la fin ? Ou juste félicitations d’être arrivée jusque là ? Genre bravo, t’as encore passé une année sans que personne ne t’ai encore trucidé dut à ton caractère de chiotte ? (« Oula, 23 ans, bravo t’es drôlement fortiche didonque, GG level up »). Gné j’ai envie de dire. En même temps voilà, je me suis couchée j’avais 22 ans et je me réveille j’en ai 23. C’est pas ma faute, c’est arrivé comme ça, j’ai pas fais grand-chose non plus quoi.
M’enfin, à ce qu’il paraît je devrai même me sentir différente, grandie, mûrie tout ça. A ce qu’il paraît c’est même l’heure du bilan tout ça.
« Ben ouais 23 ans c’est presque un quart de siècle ma vieille ! », « Héhé mais c’est que tu rejoindrais presque la cour des grands toi avec tes 23 balais », « Lol alors la vieillarde, ça fait quoi d’avoir 23 ans !! » ….
Ben, rien. Juste que maintenant quand les gens me demanderont mon âge, je ne dirai plus « 22 ans et demi » mais « 23 ».
C’est tout. Enfin je crois…
Et en ce qui concerne le bilan, ce sera pour plus tard, j’ai encore le temps et malgré mes 23 printemps, je suis JEUNE !
Moralité : peu importe l’âge qui est inscrit sur ton passeport, ta carte d’identité ou ta carte fidélité du vidéo club pour adultes. A 21, 22 ou 23 ans les tablettes de Juan (ou de Roberta selon) sont toujours aussi exquises.